Francophonie où es-tu ? Que fais-tu ? - Jean-Luc de Bastia

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Jean-Luc de Bastia a souhaité partagé son regard sur l’usage du « français » dans le milieu sportif et plus particulièrement chez les commentateurs sportifs.

France Prévention la Suite réagit positivement à cette intervention et elle vous la livre :

"Je regarde souvent le sport à la télé et je suis chagriné d’entendre les commentateurs des rencontres utiliser des mots anglais alors que les mots français correspondent parfaitement.

Exemples : grip pour adhérence, lap pour tour, prendre le lead pour prendre la tête etc.etc. Ce n’est pas les exemples qui manquent. Alors que Canal +, surtout, et autres chaînes France 2, Équipe21 arrêtent cette préciosité à la mode. Je suis corse et je sais combien l’attachement à une langue est important pour garder ses racines." Jean-Luc de Bastia

Jean-Luc de Bastia met en avant des nouvelles habitudes qui s’étendent au milieu professionnel et chez les plus jeunes dans leurs écoles spécialisées, par exemple. Même les familles bilingues ou trilingues ne mélangent pas les genres de cette façon. Ce phénomène semble entamer depuis un peu plus de 20 ans et il ne regresse pas, loin de là.

France Prévention la Suite estime que les conséquences ne sont pas aussi anodines qu’il y paraît. Elles amorcent une forme de lâcher-prise, de permission à entamer, à agresser la langue française. On libéralise la langue et on lui impose des nouveaux codes qui n’intègrent pas tous les usagers francophones et tous les usagers dans l’hexagone. On désolidarise la langue et on en fait une spécialité ou un outil réservé à des spécialistes alors qu’une langue comme le français a gagné depuis plus de deux siècles, ses galons de vecteur de communication internationale. On en arrive à une situation assez étonnante qui consiste à marginaliser le peuple de France de sa langue ancestrale. Cela peut devenir une déculturation et une division socioculturelle aboutissant à créer une ou plusieurs strates de population s’organisant autour de nouveaux langages en quelques sortes « régionaux ». Et Jean-Luc nous le dit : « Je suis corse et je sais combien l’attachement à une langue est important pour garder ses racines. »

Ne confondons pas avec la pratique de plusieurs langues comme cité plus haut.

Et pour reprendre l’exemple de Jean-Luc de Bastia dans le sport, cette attitude verbale positionne un largage d’initiés ou presque et clôture l’intégration des personnes pour lesquelles, le sport reste un loisir partiel. Ce qui ne semble pas être l’objectif des chaînes de télévision et des fédérations sportives.

Il y a un sens plus caché qui pourrait révéler une impuissance, une infériorisation à assumer sa langue comme un mode et modèle de communication forts. Si on intègre systématiquement des mots issus d’une autre culture, il est évident que le problème tourne autour de la fierté de sa langue majeure. Jean-Luc précise que les mots anglais sont le réel équivalent des mots français. On imagine une forme de snobisme à faire usage de l’anglais, seulement est-ce si harmonieux et signifiant que cela ?

Je vais prendre part à ce débat, en tant que fondatrice, en donnant ma réaction lorsqu’un soignant se met à parler de son métier avec les codes qu’il utilise dans son hôpital. A ce stade, il pratique une langue encore plus saturante et spécialisée que de passer du français à l’anglais et en s’exportant dans une autre structure de soins, il n’est pas toujours compris et pire, il arrive que les mêmes sigles, contractions de mots, etc, veuillent dire bien autre chose.

Il m’est clairement arrivé d’être devant une retransmission sportive télévisée et de la laisser en plan parce que je saturais de devoir jongler entre les mots. La réalité de l’anglicisme est plutôt étonnante. Il donne l’impression d’être à la mode, dans le coup, plus facile, plus « jeune » ou dynamique, de toucher une forme d’évolution et de modernisme alors qu’il induit en erreur par ses défauts de concordances de sens et ses imperfections d’usage. L’anglicisme met aussi en place une autorisation à changer les règles de langues aux socles culturels qui ont fait largement leurs preuves. Voici le doute qui efface Descartes, Molière, Hugo ou Mme de Sévigné pour ne citer qu’eux. Colette, Camus ou Duras, Giono seraient certainement très affectés et avec eux tant d’auteurs !

Le mot décrochage peut sortir de sa boîte à idées car cette phrase « Je suis corse et je sais combien l’attachement à une langue est important pour garder ses racines. » résume parfaitement les risques que court la langue française si l’on ne se resaisit pas.

Sylvie Michèle BRIERE, fondatrice

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