Edito : perte de souveraineté alimentaire

Est-elle effective ?

La souveraineté alimentaire rejoint la souveraineté énergétique. Un pays autonome dort mieux que les autres. Est-ce réalisable ?

ÉDITO PERTE DE SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE

En 20 ans, la France est passée de la 2e à la 5e place des pays exportateurs mondiaux.

Les sénateurs indiquent que les politiques de montée en gamme ont favorisé nos concurrents produisant et vendant moins chers. En effet, les produits les moins chers – vendus à renfort de publicité – sont une réalité du consommateur. Mais, il aurait été préférable d’anticiper les conséquences de décisions prises dès la fin des années 80.

L’analyse critique des réalités de marchés aurait permis de segmenter l’offre et d’investir librement selon des créneaux et des capacités d’entreprises. Le manque d’investissement et les coûts actuels sont des réalités. De plus, les budgets de recherche seraient stables ou en déclin voire entachés de partis pris ce qui se révèle être un frein.

Ici comme ailleurs, il y a donc une nécessité impérieuse de se reprendre en main et de faire un constat lucide afin que les défis qui s’imposent à nous ne deviennent pas des fardeaux pour nos descendants. En effet, la critique seule et l’inaction auraient des répercutions pouvant atteindre jusqu’à 30 % (*) du PIB mondial d’ici 2100. C’est à dire que la planète Terre serait surpeuplée, avec des biotopes dévastés, des paysages hideux et des humains en pleine récession. Donc, chacun à nos différents niveaux, sachons cesser de céder aux tentations de facilité ou, au rhétorique telle que : « après nous le déjuge… » ou « il est trop tard ».

Cessons de reporter des décisions jusqu’à ce qu’elles deviennent inadaptées ou périmées voire jamais prises. Alors, avant que les choix ne deviennent cornéliens… teintés d’un voile sombre pour les entrepreneurs de l’agriculture et nos assiettes, voyons clairs. L’agriculture vit dans un équilibre entre bon sens et libre-échange.

L’agriculture reste un patrimoine commun entre les mains des consommateurs, des publicitaires et des faiseurs d’opinion. Construire une politique y reste un art délicat. L’agriculteur y est essentiel.

Fin de citation.

Laurent Dornon Responsable du Pôle Agriculture Carrefour des Acteurs Sociaux et Partenariat EurAfricain

Revenir en haut