Les migrants - Réflexion contre les souffrances

Migration, départ, voyage, abandon, prévention, souffrances, famille, précarité, désorientation

Prévention par le NON

Particulièrement silencieuse envers le sujet des migrations et envers les migrants, hommes, femmes et petits, qui meurent chaque jour, voici ce qui me vient ce matin, au réveil.

La prévention commence maintenant pour les suivants.

Après l’Italie qui a offert comme cadeau d’arrivée des cercueils, des obsèques nationales et plusieurs jours de deuil… mais aussi des plongeurs et des croque morts…

(Que pouvait elle faire cette Italie meurtrie par des années d’assaut qui font dire aux gens : « qu’ils restent là où ils sont ! ».)…

Nous voici au Niger, pays frappé par la mort de 92 migrants dans son désert. Prenons le sujet dans son détail concret, il y avait 52 enfants, 33 femmes et 7 hommes !

Un détail que ne passe pas, il est tout à fait signifiant et pourtant, il n’arrête rien.

Les pays, dont toutes ces personnes sont parties, qu’ont-ils justifié ? Rien, pas même une pensée…

Et aucun autre migrant ne renonce au départ, faute de réponses viables. Un cercle.

Le flux de migrants n’est ni nouveau, ni moins dangereux qu’il y a 20 ans (à ce que disent les médias). Ma mémoire de petite fille fait remonter cela à 45 ou 50 ans derrière. Ma mémoire de femme, de citoyenne et d’historienne fait remonter cela à la nuit des premiers pogroms.

Le flux actuel provient du nombre de conflits, famines ou de la misère sans fin.

Pourquoi être marchands d’existences assassinées alors, qu’il y a tant de travail pour tous ?

Hier, nous fêtions en France les morts.

Aujourd’hui, je m’implique pour qu’il y en ait moins.

J’ai regardé les quelques images des plongeurs, j’ai regardé les quelques images des nageurs au milieu de rien.

Je n’ai pas pu m’empêcher de penser : « et si cela m’arrivait » comment ma tête vivrait-elle avant de mourir étouffée par l’eau ?

Comment mon corps se présenterait-il à la mort ? Par quelles souffrances ? Et comment enverrait-il les informations de cette atrocité de quelques minutes ou de plusieurs heures, à mon esprit ?

Y aurait-il le fameux film de ma pauvre vie qui passerait devant mes yeux ? Celui qui dirait que j’ai endetté ma famille, que j’ai triché avec tous en leur certifiant que je gagnerais ? Ou bien y aurait-il un « enfin, cela va finir » ?

Et les sauveteurs qui m’ont tendu la main et m’ont vu mourir ?

Et ma famille qui ne connaît et ne connaîtra pas ?

Et mon corps qui a tellement crié en silence que je ne sais même plus quand, où et de qui je suis né !!

Moi Sylvie BRIÈRE, témoin très éloignée, je me suis infligée le silence faute de mots corrects à poser. Le ventre noué, mon silence enferme la souffrance que j’imagine pour ces hommes, femmes et surtout pour les petits.

Il se peut aussi que cette prostration scelle une culpabilité profonde qui se transformera en colère ou encore en haine viscérale transportant le fameux « il n’avait qu’à pas ».

Ce qui me mange de l’intérieur est de ne pas avoir de solutions viables car il en viendra d’autres, des migrants, et ma main n’arrête pas tous les conflits de la terre !!

Pourtant, je suis citoyenne de cette planète et mettre la tête dans un sac ne me fait pas oublier ce qui s’y passe. J’invite alors à continuer ensemble, pour tenter de trouver de véritables solutions qui parlent d’évolution de soi. Ce site est un lieu comme un autre le faire et nous le tentons officiellement depuis le 10 mai 2010 et officieusement, personne ne se souvient.

Ces migrants sont des martyrs.

Voilà le vrai mot qui pourra peut-être valider leurs morts ? Au moins pour ceux-là.

Seulement si le sujet se « standardise », plus aucun regard lucide sera porté.

Et cela commence. Interdisons-nous cette banalisation.

Merci d’avoir lu jusqu’à cet endroit et si vous n’êtes pas en accord, permettez que je vous demande de pas tuer une seconde fois les Migrants.

Sylvie Michèle BRIERE, fondatrice

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