Quand le travail… devient épuisement.

Comment doit-on envisager sa vie professionnelle pour être heureux ? Une question démocratique qui contient le bon sens.

Quand le travail rend malade

Ils seraient 3 millions de français mais la réalité est impossible à chiffrer.

Depuis 1990 leur nombre ne fait qu’augmenter, touchant tous les milieux et toutes les professions. Reconnu par la sécurité sociale, le Syndrome d’Epuisement Professionnel n’est toujours pris en compte par le Code du Travail malgré les tentatives législatives de l’été 2015. Dans la société, la prévention s’organise. C’est le cas avec Sylvie Brière, présidente d’Association France Prévention qui œuvre pour prévenir les maux d’une société de moins en moins humaine : portrait d’une femme engagée.

Le travail c’est la santé dit-on, mais de 2008 à 2011, 69 employés de France Télécom se suicident. Médiatisée, l’affaire expose un phénomène qui toucherait plusieurs millions d’individus parmi les 28,6 millions d’actifs en France. Le Burnout est devenu synonyme du mal-être au travail. Certains seront marqués à vie, d’autres préféreront se suicider mais dire qu’on ne peut pas s’en remettre est faux d’après Sylvie Brière.

« C’est le bout du bout il faut trouver une solution » C’est Gare St Lazare que nous la rencontrons. Lorsque nous entrons dans le restaurant, elle nous attend, assise au fond. C’est une femme forte et engagée.

« Je voulais faire bouger les choses » Elle nous l’assure « Mon association n’est pas née directement de mon expérience, mais de mes observations. » nous confie-t-elle. « J’ai constaté la dégradation des rapports humains, des violences morales et physiques, je voulais faire bouger les choses ».

En 1970, le burnout s’appliquait au corps médical émotionnellement exposé. Aujourd’hui, nous confie Sylvie, « toutes les professions sont touchées et j’entends souvent la même histoire », celle d’une fatigue passagère qui finit par s’installer et avec elle d’autres symptômes physiques ou mentaux : tristesse, colère, cholestérol, asthénie avec parfois des addictions jusqu’à des envies de suicide pour « sortir de la situation ».

Après un an de préparation, elle fonde Association France Prévention, tout en validant ses acquis en psychologie par une Licence. Reconstruite, elle redevient une femme active « au service de mon pays » comme elle aime le dire.

Elle contacte des députés en 2011 pour travailler sur les risques psychosociaux et mène une campagne de prévention. Elle la prolonge aujourd’hui à travers une étude dans le corps médical et un ouvrage programmé pour Mai 2016 mêlant expertises, conseils et témoignages. Mais elle aimerait que les choses avancent dans le domaine législatif « Il faudrait refondre le Code du Travail grâce à des objectifs chiffrés et une réflexion de terrain ».

Un besoin législatif qui pourrait rapidement devenir une urgence car la réalité est bien présente. En France, près d’un arrêt maladie sur deux est dû à un stress chronique. Plus inquiétantes encore sont les prévisions de l’OMS pour qui le burnout sera la première cause de morbidité en 2020.

Quelques chiffres

3 millions de français serait en Burnout. 17% des actifs s’estiment proches du Burnout mais aucune source officielle ne recence les cas de burnout.

Mai 2015, l’amendement Hamon de la loi sur le Dialogue Social prévoit l’inscription de maladies psychiques comme maladies professionnelles.

24 juin 2015 le Sénat retire le burnout de la liste proposée.

Delphine Marion Boulle Paris le 14 décembre 2015, 18 h 00.

La démarche de reconnaissance de l’épuisement professionnelle s’est poursuivi et elle aboutira sur la reconnaissance par l’OMS, de l’épuisement et de l’épuisement professionnel. Des dispositions sont prises grâce à cette nouvelle étape et des protocoles de soins en sont sortis. Les médecins disposent de moyens faciles pour comprendre cette pathologie sous forme de syndrome.


La reconnaissance d’une maladie ou d’un syndrome dit "dans la tête" ne se fait pas en un jour et elle passe par des négations.

Mai 2010 à ce jour, Informations Solidarité Conseils

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