Une notion de la prévention, de celle qui est sympa

Prévention, vous avez dit prévention ?

Ce mot fait-il peur ? En voilà, un mot souvent répété mais trop rarement appliqué ! Il est certain que la prévention sauve des vies et, le pécuniaire des collectivités puisqu’elle permet la prise de conscience d’un éventuel danger et par ce fait, elle évite le soin qui revient cher, sur les deux plans. La prévention devrait exister dans tous les domaines depuis le plus jeune âge jusqu’à la vieillesse, pour éviter des accidents domestiques ou encore, elle devrait passer près de l’adolescence et de sa sexualité protégée ; vers la cybercriminalité mais aussi pour la protection des travailleurs contre les risques psychosociaux… dont on entend tant parler. Ne dit-on pas "mieux vaut prévenir que guérir » ?! « Ah ! Si j’avais su… ! » Les images chocs diffusées à la télévision ne suffisent pas, ça ne fonctionne pas totalement. Il faut passer par une pédagogie humaine, celle de la personne qui sait, qui a vécu ou approché de prêt. Un cas ne faisant pas l’autre, évoquer sa propre expérience ne prévient pas des risques liés à la même « difficulté » qu’un autre individu. La situation n’est pas interpelée par une « technique pure » mais bien par un ressenti initiateur, ce qui peut être plus évocateur pour concerner les publics. La technicité vient ensuite pour mettre sous une forme concrète, des principes un peu flous pour beaucoup.

Après la prévention, entamons la sensibilisation afin que les « bien-portants » se rendent compte à minima du quotidien entre les difficultés et les enjeux en situation, pour avancer au sens propre comme au sens figuré. Dans le terme « prévenir », on entend « pré », avant, et « venir ». Donc… il s’agit de venir avant le risque et non d’intervenir après le risque ! Rencontrons les jeunes majeurs, intervenons dans les entreprises pour parler des risques psychosociaux les plus tenaces parce que peu perceptibles et intégrons les formations pour les encadrants.

En posant des mots, des situations et quelques solutions, l’objectif prévu serait de dénombrer moins de désolations. Le mal-être, pouvant aller jusqu’au suicide, à l’agressivité, à la déprime, est un révélateur de crises profondes de l’humain. Les répercussions budgétaires tels que les arrêts de travail prolongés, les indemnités journalières, les soins, tous ces pôles biens connus de l’entreprise engendrent de nouvelles contraintes qui elles se répercutent sur le budget de la Nation, pour en résumer synthétiquement les impacts. Ces manquements en réveillent encore d’autres plus ténus, moins évidents, comme les rivalités pour un poste de travail… La famille n’est pas épargnée et elle génère des déséquilibres aussi dangereux. Pour se faire la prévention et la sensibilisation sont des phares de remises en forme et de vérités nouvelles, de réformes concrètement applicables. La France parlera de nouveau de l’humain créatif si les principes de sauvegarde se réapproprient ses espaces.

La prévention pourrait commencer dès le plus jeune âge comme il est dit plus haut, afin que l’être agisse en connaissance de cause ! Les accidents domestiques(AD) reviennent sans cesse, ils font 18 500 morts annuels (Cf Le Monde 23.03.11), il y a toujours autant d’enfants hospitalisés, selon les dernières données ! Etrange, non ? Y a-t-il un dysfonctionnement ? Par contre « qui dit prévention dit véritable travail » et les compétences doivent être réelles même pour les témoignages. Les récits ne peuvent être réalisés que par des individus en capacité de s’expliquer sobrement. Il s’agit bien d’une transmission de savoirs pour éviter des dommages. Qui dit prévention dit attention à l’autre… pas facile dans ce monde où il faut être de plus en plus rapide.

La prévention est d’une utilité publique pour tous et toutes, dans tous les domaines. Si les chefs d’entreprise pouvaient accepter cette formation, il ferait un pas vers une autre forme de protection, plus généraliste et plus fluide pour installer les passerelles du dialogue ininterrompu. Ne pas prévenir est mettre en danger la vie d’autrui, le droit français parle bien de « non assistance à personne en danger ». La prévention apparaît comme inutile quand on ne regarde que l’endroit où tout fonctionne, depuis des années. Seulement, ne pas en faire peut potentiellement tuer, les responsables le savent.

Nos observations humaines sont de courtes durées, il est également question d’autre chose ici. Je pense que la prévention est la clef principale du mieux-être dans le travail, dans la famille et dans la société, si l’on en comprend les vérités.

La prévention est alors d’utilité publique.

Sylvie BRIERE, fondatrice.

D. BOULIER Membre du bureau de France Prévention.

Définition : Trois niveaux de prévention : primaire, secondaire, tertiaire • LA PRÉVENTION PRIMAIRE – prévenir le fait avant qu’il ne se manifeste (en agissant sur l’environnement et l’organisation) ; • LA PRÉVENTION SECONDAIRE – se concentrer sur les réactions immédiates à la survenue d’un fait et la formation à la gestion des situations à risques ; • LA PRÉVENTION TERTIAIRE – après un événement, se concentrer sur la prise en charge, l’accompagnement et la réparation (soins, corrections, etc.) dans la durée.

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