La stigmatisation - Réflexion

Société, société, prévention, relation, social

Phénomène devenu absolument courant et ancré dans les moindres pensées, la stigmatisation de tout et de beaucoup rejoint une forme désagréable d’habitation de l’esprit. Des sujets importants (dans le désordre) comme l’homosexualité, l’immigration, le divorce, la prévention routière, les enseignants, le chômage, la consommation et ainsi de suite, envahissent nos quotidiens. Ce qui au départ se veut une information, avec dans le fond une touche de prévention, devient un ancrage fixe et rigide non pas par le manque d’importance des sujets traités mais par le fait qu’ils soient devenu pratiquement routiniers.

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L’autre versant vient d’un point qui ne va pas contenter tout le monde mais la réalité et le fond sont complexes à traiter. Dans les temps antérieurs, nous étions assez hermétiques à certains sujets de conversations, ce qui avait pour effets les bals dit populaires ou les descentes en règle dans la rue… A ce jour, nous abordons énormément de sujets de connaissance par l’élévation du niveau national d’études (contrairement à ce que l’on croit) mais aussi grâce à la circulation rapide et «  facile  » de l’écrit ou de la parole qui ne sont plus affaires de spécialistes. Et nous repartons vers nos effets pervers : c’est parfait de ne pas rester dans un obscurantisme pesant et parfois destructif mais se mêler de tout n’est pas non plus porteur que de bonnes attitudes. Le premier effet étant que l’on a tendance à être convaincu de tout savoir, le deuxième laisse le sentiment de se trouver en libre-service de la connaissance et de pouvoir en faire l’usage que l’on souhaite en fonction de l’humeur du jour.

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La raison serait de revenir à un juste milieu. Chacun d’entre nous développe des aptitudes dans tels ou tels domaines et les approfondit au fil des années. Mais ne passons pas à l’étape de stigmatiser les porteurs de cette Connaissance en mettant en contre-partie les incultes ou encore en leur déposant une reconnaissance illimitée.

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Il serait positif de redéfinir et de distinguer la notion de formations, d’études, d’acquisitions par professionnalisme ou d’autodidacte et d’opinions. Proposer des échanges d’idées ne valide pas celles-ci comme s’il s’agissait d’un hémicycle ou d’une académie. Les médias vont être encore dans le collimateur mais un micro trottoir sans «  morale  » ou conclusion devient un cours didactique et est avalé tel quel ou engendre la lassitude, la contestation ou parfois un énervement franchement vindicatif.

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Cette terre est truffée d’individus, hommes et femmes, disposant d’aptitudes précises et efficaces non référencées. Sans elles, nous serions sans sucre ou sel et si nous les gaspillons, nous organisons notre propre stérilisation. Dans un principe d’élévation, de recherches, de survie et d’acquisition de nouveaux conforts et/ou de profits, nous innovons, ce qui est le contraire le plus absolu de la stigmatisation.

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Un exemple : le sans Abri est un être qui porte beaucoup de stigmates, il est par choix ou pas le reflet d’un état fixe, rigide et insurmontable de tout ce que personne ne veut être, alors que le délinquant serait celui qui cherche à leur échapper (par d’étranges moyens, soit).

Sylvie BRIERE

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