Santé « Lettre au Président » en 2015 déjà - ED en Gironde auteur


Le capital santé lorsqu’il est présent à la naissance, s’entretient et se perfectionne tout au long de la vie. Les méthodes sont très diversifiées et se répètent. Dans le ventre de la mère, on fonde sa naissance  ; dans la jeunesse, on fonde sa vieillesse.

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«  Lettre ouverte au Président de la République

Monsieur le Président,

Venant de subir un préjudice moral, je tiens à vous adresser cette lettre afin que vous soyez au courant et, je l’espère, puissiez remédier à cette profonde injustice.
Je suis infirmière diplômée de l’Etat français depuis 1985. Après plusieurs années d’expérience en hôpitaux et cliniques, je me suis dirigée vers la profession libérale, j’ai donc dû accomplir toutes les formalités qui étaient nécessaire, sauf une, pour mon malheur, dont je n’ai jamais entendu parler ni par les caisses d’assurance maladie, ni par l’URSSAF, ni par les caisses de retraite.

En effet donc, le 13.03.15, j’ai été victime d’un accident du travail en soulevant une de mes patientes atteinte de la maladie d’Alzheimer. J’ai senti une grande douleur au niveau du rachis cervical et lombaire mais j’ai continué vaillamment ma tournée jusqu’au soir. Et continué tout le week-end, ma collègue étant en repos.
N’y tenant plus, je finis par consulter mon médecin traitant qui m’a immédiatement mise en accident du travail, m’a donné une médication antidouleur, ordonné des séances de kinésithérapie ainsi que deux IRM pour diagnostiquer une éventuelle atteinte du rachis.
J’ai, pour la première fois de ma vie, dû accomplir toutes les démarches administratives relatives à un accident du travail. Et, en premier lieu, un envoi sous pli recommandé à la CPAM de mon département ainsi qu’aux assurances de prévoyance.
J’ai pu avoir la chance d’être remplacée pendant 15 jours par ma remplaçante qui s’est aussitôt rendue disponible. Puis j’ai repris le travail deux jours pendant lesquels j’ai continué à souffrir jour et nuit. A la suite de quoi, je suis retournée voir mon médecin qui m’a cette fois arrêtée un mois. J’arrive au terme de cette prolongation et je suis loin d’être rétablie.

(…) Pendant tout ce temps, et après multiples coups de téléphone, j’ai pu enfin être constatée par une responsable du service concerné de la CPAM qui m’apprend alors, que je n’étais pas couverte ni pour les accidents du travail ni pour les maladies professionnelles. Quelle fut ma stupeur de l’apprendre  !! Cette gentille personne me dit alors que je devais avoir été informée à mon installation qu’il fallait faire une demande spéciale pour ces risques à des assurances privées. Je lui répondis donc que je n’avais jamais entendu parler de cette démarche en 18 ans de carrière libérale. Oui, me dit-elle, il semble que l’information ne soit pas bien communiquée car vous êtes loin d’être la seule dans ce cas…
(…)
Ses multiples appels et demandes d’aide aux instances concernées n’ont jamais été entendus. Débrouillez-vous. Tuez-vous au boulot, «  on  » ne se sent pas concernés…
Je comprends après avoir appelé ma responsable régionale du syndicat (SNIIL) ainsi que l’avocate juridique du siège social à Paris, que je devrai payer tous mes soins d’IRM et de kinésithérapie  ! Alors, non seulement, je ne peux pas gagner d’argent mais, malade, je dois payer alors que j’ai passé ma vie entière à soigner les autres  ?
(…)
J’ai découvert que les victimes de ce manque d’information étaient nombreuses.
(…)
Pour moi, il est apparemment trop tard. Je me suis fait bien avoir. Et je n’ai aucun recours. Mais pour que cela cesse, pour que mes consœurs et confrères ne subissent plus cela, je vous demande d’agir, d’informer, voire de rendre obligatoire à l’installation, au même titre que la maladie et la maternité, les risques d’accidents du travail et les maladies professionnelles pour les professions libérales.  » Fin de citation.
E.D. 53 ans, demeurant en Gironde.
 
 
ARTICLE mis en ligne le 15 décembre 2015

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