L’accessibilité du métro pour mal-voyants et non-voyants

Locomotion et handicap

Il est important de faire des signalétiques compréhensibles pour la personne en handicap.

Accessibilité du métro de Tourcoing, il y a quelque temps déjà

Voici quelques réflexions sur l’accessibilité du métro, en ma qualité d’instructrice de locomotion, profession paramédicale qui a pour but de redonner aux personnes déficientes visuelles l’autonomie maximale dans leurs déplacements, avec une aisance et sécurité maximale. Je l’exerce depuis 33 années après avoir été psychomotricienne auprès d’enfants déficients visuels, et m’être spécialisée. En complément de cette activité très prenante, je participe à diverses CCPA (Commissions Communales Pour l’Accessibilité).

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Tout d’abord, qu’est-ce qu’être déficient visuel ?

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la mal voyance est définie par une acuité visuelle inférieure ou égale à 4/10e du meilleur œil, après correction quand celle-ci est possible, et à un champ visuel compris entre 10 et 20 °. La cécité légale est définie par une acuité visuelle corrigée inférieure à 1/20e.

Il existe plusieurs façons de mal voir et les pathologies qui affectent la vision entrainent différentes conséquences en fonction de la localisation de l’atteinte et du moment de survenue : v Vision de loin v Vision de près v Les deux.

Accessibilité du métro Tourquennois

Accès aux quais :

Les plus :

  • Bandes podotactiles d’éveil à la vigilance (bandes à boules) posées à distance de sécurité de la 1re marche de l’escalier en descente
  • La main courante commence avant d’aborder la première marche.

Les moins :

  • La signalétique indéchiffrable
  • L’éclairage qui entraine des points lumineux éblouissants pour les personnes photophobes (gênées par la lumière)
  • Les pièges visuels créés par les ombres et reflets
  • L’accès aux composteurs après la traversée d’un grand espace sans repère (une bande de guidage striée faciliterait le cheminement)
  • Le manque de contraste
  • La couleur rouge n’est pas la mieux perçue par les personnes déficientes visuelles.

Sur le quai de métro :

Les plus :

  • Aucun obstacle gênant ou dangereux sur l’axe de cheminement.

Les moins :

  • La lumière éblouissante créant des points lumineux et des reflets gênants
  • Le manque de repère pour localiser l’ouverture des portes de la rame tant pour les personnes mal voyantes qui ne peuvent déchiffrer la signalétique, que pour les personnes non voyantes, dans la mesure où il n’y a aucun repère au sol détectable à la canne.
  • Quid des chiens-guides ? L’emplacement d’ouverture de la porte n’est pas très différencié des parois fixes.

Ce ne sont que quelques remarques pour faciliter le déplacement des personnes déficientes visuelles car si certaines peuvent se déplacer sans aménagements, c’est souvent au prix d’un gros effort de concentration entrainant une fatigue qui pourrait être évitée, sans oublier la tension due à la crainte de ne pas percevoir une information, ce qui pourrait provoquer une mise en danger éventuelle. Pour approfondir, à lire : Attitudes à adopter face à une personne déficiente visuelle

Toutes les préconisations pour le handicap visuel ne gênent en rien les usagers atteints d’un autre handicap et elles peuvent être utiles à tout le monde.

Dominique-Boulier-2023

Dominique BOULIER Instructrice de locomotion

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