Les déplacements et locomotion des malvoyants

Un quotidien difficile

La cécité ou la malvoyance engendre un quotidien sur lequel, les efforts sont constants autant dans la maison qu’à l’extérieur.

MALVOYANCES ET DÉPLACEMENTS

Tout individu est considéré comme amblyope lorsqu’il présente une acuité visuelle comprise entre « 1/20e et 4/10e » du meilleur œil, après correction si elle est possible et/ou ayant un champ visuel réduit à 20° maximum.

  Est considérée comme aveugle toute personne présentant une acuité visuelle inférieure à « 1/20e » du meilleur œil et/ou un champ visuel réduit à moins de 20°.

Ainsi, la basse vision consiste à ne pas pouvoir voir :

Partout autour de soi (référence au champ visuel)

Nettement, tout en ayant des perceptions visuelles (référence à l’acuité visuelle)

La vue est ce que l’œil perçoit et transmet au cerveau en tant que perception sensorielle.

La vision résulte de l’interprétation faite par le cerveau des perceptions visuelles qu’il reçoit.

La vision fonctionnelle est la vision efficace dans le quotidien.

 

RETENTISSEMENTS DES MALVOYANCES

Il existe beaucoup de façons de « mal voir » :

Tout percevoir mais de façon floue et atténuée,

Peu de contrastes,

Peu ou pas de perception des reliefs,

Difficulté d’appréciation des distances,

Voir ce qui en périphérie mais avec une tache en vision centrale (DMLA),

Perception d’obstacles situés sur le côté uniquement,

Les détails ne sont pas vus même de près entrainant une difficulté pour lire ou accomplir des activités de précision,

Voir seulement au centre parfois très nettement (comme si l’on regardait dans un tube),

Possibilité de lire des petits caractères mais ne pas appréhender les mots en entier,

L’obstacle latéral n’est pas perçu,

Un obstacle à hauteur de visage est perçu mais pas tout ce qui est en bas vers le sol ou les pieds.

 

La malvoyance varie souvent par l’influence de plusieurs facteurs :

La fatigue

La météo

La situation nocturne ou la luminosité.  

Une vision fonctionnelle se qualifie par :

La qualité de la vue

Les éléments personnels

Les facteurs environnementaux.

Ces trois éléments rassemblés offrent le confort d’une vue rassurante et fiable.


Quelques attitudes à adopter face à une personne déficiente visuelle

- Rester naturel et de ne pas avoir peur d’employer un vocabulaire incluant des expressions sur la vision.

- S’adresser directement à la personne en handicap et non à l’accompagnateur.

La communication visuelle n’étant pas possible, il ne faut pas hésiter à parler en attirant l’attention de la personne pour qu’elle sache que l’on s’adresse bien à elle.

Une personne aveugle ne voit pas, c’est un B.A.BA souvent oublié par les voyants. Alors, lorsque vous vous adressez à elle, elle ne reconnaîtra pas forcément votre voix, donc n’oubliez pas de vous présenter. - S’annoncer quand on entre dans une pièce et quand on en ressort car cela évite au handicapé de parler dans le vide et de se sentir isolé ou stupide, par exemple.

En facilitant l’accès des lieux et en dégageant les passages, en ne laissant jamais une porte entrouverte ou en rangeant les objets dangereux car ces derniers peuvent entraver voire blesser, même s’ils sont anodins.

Lorsqu’on utilise un vocabulaire dit spatial précis, il est plus constructif que les expressions « par-là », « là-bas » qui ne disent rien même aux voyants, en général. Ce sont des indications purement visuelles parce qu’elles s’accompagnent d’un geste assez souvent.

Pour présenter un siège, il suffit de mettre la main de la personne sur le dossier et de la prévenir. C’est simple mais confortable.

Pour donner quelque chose de la main à la main, il est nécessaire de créer un contact pour que l’individu ne cherche pas où l’objet se trouve, qu’il ne soit pas dans le « vide » de l’espace.

Le principe de ranger les affaires toujours à la même place évite aux non-voyants de chercher.

Le quotidien représente une contrainte pour beaucoup de monde, seulement pour les non-voyants c’est pire et on le comprendra facilement.


Parlons apprentissage en LOCOMOTION

Définition

La locomotion est un ensemble de moyens mis à disposition pour une personne en déficience visuelle afin de l’aider à se déplacer de façon la plus autonome possible, avec un maximum de sécurité et d’aisance.

Pour qui est-elle utile ?

Cette rééducation s’adresse aux personnes non voyantes et malvoyantes dont les possibilités visuelles ne suffisent plus à assurer l’indépendance et la sécurité.

Pour quoi ?

Elle tend à l’éveil des moyens de compensation sensorielle du handicap. Le but principal étant d’amener l’individu à réinvestir le monde des voyants et à tenter de le faire vivre avec son handicap, le plus harmonieusement possible, pour que sa vie sociale ne soit pas entravée par les déplacements. Ces derniers se révèlent de véritables exploits autant en milieu rural qu’urbain.

La locomotion propose donc aux personnes déficientes visuelles un ensemble de techniques transposables favorisant des déplacements sécurisés à maxima, tout en faisant place aux imprévus.

Quels sont-ils pour un handicapé visuel ? Ils sont multiples et ne sont pas forcement dangereux pour un voyant. Cela peut aller de la traversée d’une rue avec des véhicules (qui bougent !) ou bien ce sera de descendre quelques marches mouillées ou sèches mais la réalité est bien plus compliquée ! Donnons un exemple que vous comprendrez : un jour la rue est vide, le lendemain un échafaudage s’est posé… Un autre exemple : devant le handicapé il y a un chien et il s’arrête brutalement.

Les acquisitions techniques, les apprentissages en locomotion demandent une attention, une concentration, une mémorisation, ce qui génère de la fatigue. Elle se détermine par l’activité physique, c’est un fait mais en plus, il faut se souvenir de tout et dans l’ordre chronologique. La fatigue psychique est là, aussi.

Bonne nouvelle L’intégration des techniques de locomotion permet ensuite de demander un chien-guide. L’habilitation qui découle de l’apprentissage offre un ami !

Dominique BOULIER, psychomotricienne à la retraite

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