L’embolie pulmonaire

Une urgence vitale - Niveau de lecture ++

Cet article est difficile à rédiger car l’embolie pulmonaire est un accident de santé difficile à diagnostiquer tout au départ.

Embolie pulmonaire

Améli donne sa définition

Qu’est-ce qu’une embolie pulmonaire ? L’embolie pulmonaire est l’obstruction d’une artère pulmonaire ou de l’une de ses branches, en général par un caillot de sang. Elle provoque des dommages au niveau du poumon atteint et la partie lésée ne peut plus fournir d’oxygène à l’organisme. Fin de cotation.

  •  

Quelles sont les causes de l’embolie pulmonaire ?

Les embolies pulmonaires sont dues à l’obstruction d’une artère pulmonaire par un embole, c’est-à-dire un élément solide qui se coince dans cette artère. Le plus souvent, l’embole est un caillot sanguin. Mais d’autres éléments peuvent devenir des emboles en passant dans la circulation sanguine, quoique beaucoup plus rarement :

  • des fragments de plaques d’athérome (cholestérol fixé à la paroi interne des vaisseaux sanguins) ;
  • des fragments de tissus infectés ou des parasites ;
  • des fragments de moelle osseuse à la suite de la fracture d’un os ;
  • des gaz (par exemple lors d’injection intraveineuse contenant une bulle d’air) ;
  • des fragments de tumeur cancéreuse ;
  • du liquide amniotique (pendant l’accouchement).

Mais, dans la très grande majorité des cas, l’embole est un caillot sanguin qui s’est formé récemment dans une veine profonde de la jambe (en particulier au niveau des cuisses), plus rarement dans une veine du bassin ou dans une cavité du cœur.

Ainsi l’embolie pulmonaire est, dans 70 % des cas, la complication d’une thrombophlébite (couramment appelée « phlébite ») dans les veines profondes des jambes. En cas d’embolie pulmonaire, le médecin recherche systématiquement une prédisposition aux phlébites.

Dans 20 % des cas, la cause de l’embolie pulmonaire reste inconnue.

Citation VIdal.


Autres informations

Dr F. Garden-Brèche - Adrénaline112.org Dr Ph. Rault

L’embolie pulmonaire (EP) se définit comme une obstruction plus ou moins importante des vaisseaux pulmonaires par un caillot fibrino-cruorique venant des veines profondes ou des cavités droites. L’EP est la troisième maladie cardio-vasculaire après les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et l’insuffisance coronarienne. C’est essentiellement une maladie du sujet âgé (médiane 68 ans).

Facteurs de risque liés au patient

  • âge (+++),
  • ATCD de maladie thromboembolique (MTE) (+++),
  • varices (++),
  • obésité (+),
  • tabac (+/-),
  • pathologies compliquées de MTE : cancer, insuffisance cardiaque, hémiplégie,
  • pathologies immunologiques (LED),
  • anomalies de l’hémostase : déficit en protéine C, S, antithrombine III.

Facteurs déclenchant

  • chirurgie : orthopédie (+++), urologie (++), gynécologie (++), chirurgie générale (+),
  • troubles du rythme AC/FA,
  • grossesse, contraception orale,
  • stase aiguë : décubitus prolongé, plâtre, voyage prolongé.

Physiopathologie

Conséquences pulmonaires :

  • hypoxémie : effet shunt, bas débit cardiaque, réouverture du foramen ovale,
  • hypocapnie par hyperventilation,
  • infarctus pulmonaire.

Conséquences cardiaques

  • augmentation des résistances pulmonaires,
  • insuffisance ventriculaire droite (EP grave).

Diagnostic

Signes cliniques L’embolie pulmonaire ne connaît pas de signes spécifiques et doit être évoquée devant toute douleur thoracique atypique, associée éventuellement à une dyspnée

Signes de phlébite.

Hyperthermie : de 37.5 à 38.5 °C

Diagnostics différentiels

  • infarctus du myocarde,
  • anévrysme disséquant de l’aorte,
  • péricardite,
  • asthme,
  • choc septique,
  • pneumopathie aiguë.

Modalités de transport

Transport médicalisé par SMUR. Patient au repos, demi assis. Surveillance conscience, pouls, TA, scope, SaO2. Admission dans service spécialisé pour poursuite du bilan.


Embolie pulmonaire et voyages prolongés en avion

Lapostole F, Surget V, Borron SW et al. Severe pulmonary embolism associated with air travel. N Engl J Med 2001 ;345 (11) : 779-83

Cet article montre que le risque d’EP augmente avec le temps de vol. L’étude, qui a duré de 1993 à 2000, montre que 56 patients sur les 135 millions qui sont passés par Roissy Charles de Gaule ont présentés une EP symptomatique. Le trajet de ces 56 passagers était supérieur à 4000 km.

Même si l’effet protecteur d’une activité physique lors du vol reste à démontrer, de simples mesures devraient être prises en considération, commentent les auteurs.

Il s’agit de boire convenablement, en évitant la consommation d’alcool, de tabac, le port de vêtements serrants et le croisement des jambes et en utilisant des bas de contention, en changeant fréquemment de position en étant assis, en ayant une petite activité physique, comme faire quelques pas de marche ou du moins bouger les jambes, précisent-ils.

Les auteurs notent cependant qu’ils n’ont pu évaluer précisément dans leur étude l’importance d’autres facteurs de risque que la durée du trajet, comme le fait de voyager en classe économique ou l’immobilité. Toutefois 75% des personnes ayant eu une embolie pulmonaire ont rapporté ne pas avoir quitté leur siège durant tout le voyage.

Liens web Pison Ch, Bosson JL. Embolie pulmonaire, étiologie, physiopathologie, diagnostic, évolution, traitement. Article du BMJ sur EP et voyage en avion

Revenir en haut