Mon fils Dimitri s’est suicidé ce 17 février 20..
Nous, ses parents ainsi que sa sœur jumelle ou même notre famille n’avons rien vu venir. Ses résultats scolaires étaient en hausse et il faisait des projets pour cet été, et avait même trouvé un job pour 1 mois.
Dimitri à toujours été un enfant sensible anxieux, mais nous n’avons peut-être pas mesuré son hypersensibilité, mot que je ne connaissais pas jusqu’à maintenant.
Nous découvrons aujourd’hui ce qu’est vraiment l’hypersensibilité et les ravages que cela peut engendrer émotionnellement et la détresse psychologique dans laquelle devait être Dimitri. Mon fils a été une éponge toute sa vie jusqu’à ne plus pouvoir vivre avec cette charge émotionnelle et ses souffrances. Nous payons le prix de l’ignorance.
Il a été suivi par une pédiatre, docteur, et même à 8 reprises par un psychologue, puis par tous ses coachs sportifs.
On peut dire qu’il est passé à travers les mailles du filet, même les enseignants et orthophonistes non rien décelé.
Il a été embêté par des copains à plusieurs reprises, il y a 2 ans, nous sommes intervenus avec son père contre ces enfants du village en présence de leurs parents. Cela a cessé assez rapidement, mais il s’avère qu’il aurait reçu quelques jours avant sa mort encore quelques moqueries.
Mon fils était très sportif, il a longtemps pratiqué le tennis, le rugby, le foot et la musculation. Tous ses entraînements se sont arrêtés très brutalement à cause du Covid qui n’est pas non plus sans conséquence sociale. Il allait en cours qu’un jour sur 2 avec la moitié de sa classe. Aussi, nous sommes convaincus que ce n’est pas une seule cause mais un ensemble de succession d’éléments mis bout à bout qu’il l’a conduit à son geste.
Il nous n’a laissé aucun mot ni explication. Nous savons juste qu’il aurait pris connaissance d’une vidéo tournée la veille du drame, c’est peut-être le fait déclencheur de son passage à l’acte.
L’hypersensibilité peut faire basculer dans la dépression, c’est ce qui est arrivé à Dimitri, il nous à rien dit et n’a pas osé parler. Peut-être par honte ou par peur.
Dire aux jeunes qu’il faut demander de l’aide et oser parler !
Ma démarche est simplement de pouvoir interpeller sur le suicide de nos jeunes et de prendre pleinement conscience du fléau qui ronge nos ados.
Surtout chez les jeunes hypersensibles.
Les parents doivent redoubler de vigilance, accompagner et alerter nos jeunes adolescents le mieux possible pour accueillir ce nouveau mode de vie qui nous est imposé. Chaque enfant est différent et n’évolue pas de la même façon.
Les moqueries par les réseaux sociaux vulgarisent ce phénomène et fragilisent les plus sensibles.
La perception du monde, des faits et gestes de chacun ne sont pas perçus de la même manière. Les ressentis sont complètement différents d’un être humain à l’autre. Aussi, arrêtons de normaliser et de banaliser certains actes.
La stigmatisation n’est pas la solution.
La différence fait peur, mal comprise surtout si elle n’est pas connue.
Cassons les codes de notre société, nos enfants perdent pied et le mot valeur n’a plus de sens.
Même la perception de la mort est complètement différente pour certains jeunes.
Cette jeunesse n’est autre que les adultes de demain… L’avenir reste incertain et surtout effrayant.
Christelle Rouchon
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Hommage que ma fille Coralie à rendu à son frère jumeau parti trop tôt
Il y a quelques jours, tu as pris ton envol vers la paix, la paix que tu as toujours voulu mais que malheureusement tu n’as pas trouvé ici.
Tu étais un garçon beau, d’une gentillesse incroyable, toujours soucieux du bien être de tous contrairement à toi qui te confiais quasiment jamais.
Toi qui nous faisait rire sans cesse, qu’on admirait face à tes qualités sportives,
tu es unique.
En toi se trouvait une souffrance inimaginable qui s’agrandissait de jour en jour, tu as essayé de la vaincre, d’en parler à certains d’entre nous mais elle a pris le dessus.
Heureux tu l’étais, tu avais une famille et de vrais amis qui t’aimaient et qui ont toujours été là pour toi, mais surtout, moi, ta jumelle avec qui les disputes étaient aussi présentes que les moments de joies.
On s’est confié et ouvert sur beaucoup de choses toi et moi. On se connaissait mieux que n’importe qui.
Je ne t’en veux pas didi et je ne t’en voudrais jamais, que les gens le comprennent ou pas, moi je te comprends, je ne peux pas dire que c’est ton choix car l’humain n’est pas fait pour se faire mourir volontairement mais la souffrance elle, elle peut le permettre.
Étant la dernière personne à t’avoir vu et t’avoir parlé, je ne saurai jamais expliquer le pourquoi de ces derniers instants avec toi, tu n’avais pas le choix que de te libérer.
On est arrivé dans ce monde en même temps malheureusement on ne repartira pas en même temps.
Jusqu’à présent je n’avais jamais connu ce monde sans toi.
Tu t’es envolé et tu as pris avec toi une partie de moi mais de l’autre partie je te promets que je continuerai à vivre pour toi, je prendrai soin de moi ainsi que de papa et de maman car je sais que c’est ce que tu veux.
La veille j’ai pu te dire que je t’aimais et saches que je t’aime et que je t’aimerai pour toujours.
J’espère que tu as trouvé la paix.
S’envoler pour ne plus souffrir.