1- Agriculture et alimentation
Un monde sans vache… Quelles réalités ?
Il ne s’agit pas ici de la DNC (Cf. Article de J. Besnard, 3 -Contribution libre) mais de l’intérêt écologique des élevages bovins. Des types d’élevages plus ou moins vertueux existent de part le monde. Mais, le documentaire « Un monde sans vache / A world without cow » restaurent des idées positives à propos des bovins. Dépassant les émissions de méthane favorisant le réchauffement climatique, les auteurs mettent en évidence des gains de biodiversité, de préservation des paysages, de prévention contre les grands incendies.
Sources : Et si les vaches n’existaient pas ? Michelle Michael & Brandon Whitworth : A World Without Cows | Ep. 50 ; Nourriture, présentée Docufilm « monde sans vache » : un monde sans fermes - Santé & Bien-Être, le 14.11.2025
Bio, vous avez dit « bio » ?
Des universitaires font un point sur le bio dans le monde. De grosses différences se cachent derrière la mention « bio ». L’Europe interdit les OGM et les intrants de synthèse. En Amérique du nord, les produits de synthèses sont autorisés exceptionnellement. Dans les pays émergents, les cahiers des charges et les contrôles seraient suivis de façons relatives.
Source : Pourquoi les labels « bio » ne se valent pas d’un pays à l’autre, le 21.10.2025
Mercosur : un accord qui heurte
Après 25 ans de discussions, l’accord du Mercosur pourrait entrer en vigueur à la fin de l’année. Les réticences du monde agricole français restent fortes, notamment en élevage. Une crainte est d’accélérer la perte de cheptel : plus d’un million de vaches en moins en dix ans. Les contradictions dans les réglementations (notamment le traitement des plantes), le dumping social, les atteintes à l’environnement sont perçus comme inacceptables, anti-concurrentiels, décourageants.
Sources : Le Mercosur et l’UE annoncent la décision « n’engage pas » les Etats-membres rétorque la France – Libération ; Même sans l’accord avec le Mercosur, la viande sud-américaine arrive déjà en masse en Europe | Les Echos ; Libre-échange : l’inacceptable Mercosur – POLITIS, le 24.11.2025 ; Cheptel bovin : la France a perdu plus d’un million de vaches en huit ans | Réussir lait, le 08.12.2025.
Biotechnologie végétale : assouplissement des règles
Les Parlement et Conseil européens autorisent l’utilisation les NGT, Nouvelles Techniques Génomiques. Ces techniques accélèrent et guident les mutations du génome. La réorganisation des informations génétiques des plantes doit permettre une meilleure adaptation au changement climatique. Prudent, le législateur autorise les changements de catégorie 1 : ceux considérées comme équivalentes aux variétés issues de la sélection conventionnelle. Les plus méfiants continuent de parler d’OGM.
Sources : OGM : l’UE assouplit sa réglementation pour développer des plantes issues de nouvelles techniques génomiques ; le 04.12.2025 ; L’accord provisoire sur la règlementation des nouvelles techniques génomiques (NGT) est une avancée majeure ! - AFBV, le 08.12.2025
Alimentation : toujours plus d’enfants et d’adolescents obèses
Cette année, le nombre de jeunes souffrant d’obésité dépasserait celui des enfants en sous-nutrition. Les projections prévoient 60 % de cas d’obésité en 2050 contre 8 % actuellement. En cause, la nourriture ultra-transformée, le marketing, les modes de vie en sont les causes. Pour l’Unicef, il s’agirait d’un « échec de la société ».
Sources : L’obésité dépasse désormais la sous-nutrition chez les enfants et ados dans le monde – Libération ; Plus de 400 millions d’enfants dans le monde vivent dans la pauvreté et sont privés d’accès à au moins deux services essentiels du quotidien – UNICEF ; le guide complet les 10.09.2025 et 26.11.2025
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Maroc : les exportations de tomates en hausse
Près de 600.000 tonnes de tomates marocaines ont pris le chemin de l’Europe l’an passé. Le Maroc montre sa capacité à profiter de son climat pour des productions spécialisées disponibles tout au long de l’année. Les tomates transitent souvent par Perpignan avant d’être redistribuées jusqu’en Norvège.
Sources : Tomates : Les exportations vers l’UE ont progressé de 41,39 % en 9 ans ! – AgriMaroc.m a, le 04.12.2025 ;
Tomates marocaines : des agriculteurs français en colère – LPJM, le 08.12.2025
Afrique de l’ouest : sécurisation des systèmes alimentaires
La FAO confirme que l’Afrique de l’ouest est capable de mettre en place des solutions concrètes pour sécuriser ses ressources alimentaires. Les solutions doivent être globales pour dépasser les risques liés aux conflits, au changement climatique ou encore, à la volatilité des marchés.
Sources : « L’Afrique de l’Ouest a les moyens de transformer durablement ses systèmes alimentaires » - Bureau de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest ; Académie d’agriculture de France et AFD /modalités des partenariats entre la France, l’Europe et l’Afrique, le 04.12.2025
Soudan : l’agriculture se relève difficilement
Après trois ans de guerre, le Soudan commence à se réorganiser. L’agriculture se remet en place notamment dans des zones fertiles largement irriguées par les eaux des Nil bleu et blanc.
Source : Après trois ans de guerre, la difficile relance de l’agriculture soudanaise - Afrique économie – RFI, le 04.12.2025
2 – Écologie et biodiversité
Besoin d’un environnement sain pour une bonne santé La qualité alimentaire et la santé des consommateurs se dégraderaient en répercussion d’une simplification à l’excès de l’environnement. C’est-à-dire la perte de variétés de paysages entrainant la perte de biodiversité.
De fait, les altérations de l’environnement qui réduisent les coûts de production à court terme seraient des coûts cachés, à long terme, du fait de la dégradation des sols, de la pollution des eaux notamment.
Source :
Pollutions, cancers, effondrement de la biodiversité : « L’alimentation low-cost a d’énormes coûts cachés » – Libération, le 04.12.2025
La loi Duplomb fait des rebonds…
Probablement inspirée par la loi Duplomb mais aussi, peut-être par les taxes et pratiques concurrentielles hors de ses frontières, l’Europe s’avise de simplifier le contenu de son Pacte Vert. Comment s’appliquera cette simplification ? Serait-ce une baisse des objectifs ? Une simplification administrative ? L’un et l’autre ? C’est à suivre…
Source : Eau, pesticides… Bruxelles risque un retour de manivelle citoyen sur sa simplification environnementale – l’Opinion, le 04.12.2025
Néonicotinoïdes : Quelles alternatives ?
A la demande de Mme Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, l’INRAe s’est penchée sur les « alternatives chimiques et non chimiques existantes à l’usage des néo- nicotinoïdes ».
Le rapport mentionne que les pratiques françaises sont plus exigeantes que celles de voisins européens. Nous y lisons que l’agriculture biologique recourt – sous dérogation – à l’usage de Spinosad et du Neemazal. Le Spinosad étant ailleurs reconnu comme nocif contre les abeilles. Pour sortir du « tout produit de synthèse », des efforts sont menés par les professionnels et les instituts publics de recherche, mais la démarche, complexe, est soumise à plus d’aléas. En effet, l’ensemble des points d’actions proposés (prophylaxie, les pratiques agronomiques, les luttes biologiques) restent peu maîtrisables.
Source : rapportcompletnni-inrae-vf-27oct25.pdf, le 19.11.2025
Protection du vivant : Le rôle essentiel des femmes
Le rôle significatif des femmes dans la protection des terres est de plus en plus admis. Des initiatives existent en plusieurs endroits du monde pour mettre en valeur l’action positive des femmes. Les financements manquent pour augmenter la promotion de démarches vertueuses prévenant notamment certaines crises environnementales.
Sources : multiples dont « Les femmes sont les premières victimes et les premières solutions face au dérèglement climatique » |
Les Échos, le 20.11.2025
3 – Contribution libre
Article de Jérôme Besnard, Avec nos remerciements
Dermatose Nodulaire Contagieuse bovine, DNC : la grande fracture du monde agricole
Faut-il abattre l’ensemble des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire contagieuse, cette maladie non-transmissible à l’homme qui frappe depuis cet été les bovins français malgré une politique de vaccination dans les zones concernées ? C’est autour de cette question que se cristallise la nouvelle poussée de fièvre qui s’est emparée du monde agricole. Dans le Doubs ou l’Ariège les agriculteurs se sont confrontés aux forces de l’ordre aux abords de fermes concernés par l’euthanasie de l’ensemble de leurs bêtes.
Deux syndicats agricoles sont opposés à l’abattage systématique des troupeaux atteints par la DNC prôné par les autorités sanitaires et gouvernementales : la Coordination Rurale et la Confédération Paysanne. Le nouveau président de la CR, Bertrand Venteau, a été reçu le 12 décembre au ministère de l’Agriculture, sans obtenir satisfaction. En face, la FNSEAU et les Jeunes Agriculteurs soutiennent la position inflexible des autorités. Pour autant, le gouvernement se défend de rester passif face à la progression de la maladie : la ministre Annie Genevard (LR) a annoncé vouloir vacciner près d’un million d’animaux dans les prochaines semaines.
Plus profondément, la gestion de la DNC est l’un des symptômes révélateurs de la crise profonde qui touche le monde agricole depuis deux ans. Il faut dire que les sujets d’inquiétudes sont nombreux : accords de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, évolution de la Politique Agricole Commune, possible entrée de l’Ukraine dans l’UE dès 2027… Il y a vraiment là de quoi alimenter le brasier de la colère paysanne en cette veille de Noël.